Éloge funèbre de Georges DIDIER prononcée le 17/10/2012

par Ghislain GUERBERT Adjoint au Maire, Correspondant Défense

en l’église Saint Dagobert de Longwy-Haut

 

C’est dans la peine et le recueillement que nous sommes réunis, ce matin, pour rendre un dernier et solennel hommage à un homme de devoir et de convictions,que jamais le temps n’aura privé de son ardeur.

En tant que Correspondant Défense, c’est avec une infinie tristesse et avec une vive émotion que je prends la parole devant vous et que je viens exprimer en votre nom, à tous, un solennel et fraternel adieu à notre ami Georges DIDIER qui vient de nous quitter ce samedi 13 octobre.

Il était né le 05 mars 1926.

Tout a commencé alors qu’il 'avait 14 ans, en 1940 - La guerre était déclarée – Il l’a écrit lui-même et je le cite : "j’étais jeune à l'époque, mais il y a eu, le 18 juin1940, un appel au combat par un certain Général Charles de GAULLE".

Puis c'est l’exode, l'évacuation de toutes les zones frontalières par le train, en wagons à bestiaux, direction le Sud de la France... De retour en 1942 à Longwy, il travaillera à l’usine jusqu’en 1944.

 

Alors, âgé de 18 ans, n'écoutant que son courage, il contracte un engagement pour la durée de la guerre dans l’aviation. Trouvant que cela n’allait pas assez vite, il rencontre les recruteurs de la 9 ème DIC et s’engage comme volontaire pour la durée de la guerre, à partir du 31 octobre 1944.

Il a fait la campagne de France, puis celle d’Allemagne Il a été militaire en Allemagne occupée. Il fait la campagne de Cochinchine. Enfin, il fait la campagne de l’Annam du 26 mars 1946 au 30 juin 1947.

 

De retour à Longwy, il fondera le 23 janvier 1950 une famille en épousant Marie-Rose BRANDAO. De cette union allait naître 4 enfants qui allaient lui donner 6 petits-enfants et 5 arrières petits-enfants.

 

Georges DIDIER, toujours accompagné de son épouse, était un membre indéfectible de Rhin et Danube, de la 9 ème DIC et des Médaillés militaires. Il était omniprésent en tant que porte drapeau. C’était un animateur de toute réunion ou commémoration par sa puissance vocale et sa connaissance de presque toutes les chansons patriotiques ... et même de bien d’autres !

Il était de toutes les manifestations nationales et locales et nous n’aurons plus notre ancien qui nous lira, lors des cérémonies du 8 mai, l’ordre du jour n° 9 du Général Jean de Lattre de Tassigny.

Il suivait avec attention tout ce qui pouvait intéresser la vie du monde des Anciens combattants et plus particulièrement tout ce qui touchait le devoir de mémoire aux fins de transmissions vers les jeunes générations en leur expliquant la compréhension des faits passés au service de la République pour la Liberté. Il était le témoin qui rendait compte. Il avait compris que la mémoire est vivante, qu’elle est l’avenir en marche, qu’elle est le devenir. C’était un passeur de mémoire.

 

Il s’est battu pour défendre notre sol, mais également pour tout ce qui fait l’honneur et le renom de la France, pour tout ce qu’elle représente aux yeux du monde, pour ce qui en fait la gardienne vigilante des véritables traditions de liberté, de justice et de fraternité humaine.

Ton engagement patriotique a toujours été sans faille et surtout sans

compromission.

 

Georges Didier était Chevalier de la Légion d’Honneur, titulaire de la Médaille Militaire, titulaire de la Croix de guerre à l’ordre de la division, de la Croix de guerre à l’ordre du régiment, de la médaille de la commémoration 39-45 avec barrette libération d’Allemagne, de la médaille coloniale avec barrette Extrême-Orient, de la médaille Indochine, de la Croix du combattant.

 

Ce qui nous étreint aujourd'hui, nous tous ici présent, c'est la certitude d'avoir perdu en Georges un homme de cœur, un homme de conviction et de courage, un homme de passion partagée.

Plus que d'autres, il était ardent, enthousiaste, aimant les êtres et les choses autant que les idées.

Écoutant et respectant, les gens, dans un dialogue simple et chaleureux jamais interrompu, il connaissait les attentes et les espoirs de ses proches. Dans sa vie d'homme il avait trouvé par cette compréhension des autres, le chemin des cœurs, mais c'est très naturellement, toute sa vie et en tous lieux, que Georges parlait le langage de la fraternité.

Ses vœux au quotidien étaient une société plus juste, plus solidaire, une société humaniste, mais dotée de ce "supplément d'âme" sans lequel il ne pouvait pas vivre.

Il a rejoint la lumière éternelle, celle qui vient de la tendresse donnée et reçue, celle qui fait reculer les frontières de toutes les nuits !

Le monde des anciens combattants perd avec lui l'un de ses meilleurs et plus ardent et compétent représentant.

 

Sa voix s'est tue ; mais nous l'entendrons encore longtemps dans nos cœurs entonner l’une de ses chansons préférée : «C’est nous les Africains qui revenons de loin…».

 

Tu seras toujours présent dans notre mémoire ; tu emportes dans l'au-delà, l'estime et la considération de tous ceux qui t'ont connu et au paradis des soldats, tes vieux compagnons d’armes et surtout Francis, ton fils trop tôt disparu, sont prêts à te recevoir au royaume de Dieu.

 

Au nom de toutes les associations d'anciens combattants et patriotiques du Pays de Longwy, des médaillés militaires de la 84 ème section "Longwy-Luxembourg", des porte-drapeaux et des personnalités ici présentes, je prie la famille – son épouse Marie, ses enfants, petits-enfants et arrières petits-enfants - de bien vouloir accepter nos condoléances les plus sincères et attristées.

 

Et maintenant mon Cher Georges, avant de se quitter, je tiens à te transmettre avec émotion et gratitude, sous les plis de ces drapeaux, le fraternel salut de tes frères d’armes de Rhin et Danube et de l’ensemble du monde combattant.

Et c'est le cœur serré que j'ai l'honneur de te dire : adieu Georges et repose en Paix, dans la satisfaction du devoir accompli. Merci pour tout ce que tu as apporté à chacun d'entre nous. Nous ne t'oublierons pas.

Et comme le veut la tradition "au nom de Dieu, vive la Coloniale".

 

 

 

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