ELOGES FUNEBRES de Mr. LAURANT Robert

le 26 février 2015

par Jean-Claude BERTRAND

Vice-Président de la MEDAILLE MILITAIRE LONWY/LUXEMBOURG

Délégué Général de l'AMICALE DES RETRAITES

de la GENDARMERIE de M&M

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En tant que Vice Président de la 84° Section de la Médaille Militaire Longwy/Luxembourg, et Délégué Général pour le Pays-Haut de l'Amicale des Retraités Veuves et Orphelins de la Gendarmerie de Meurthe et Moselle,

il me revient le bien triste devoir de retracer ce que fut l'engagement et une partie de la vie de Robert LAURANT, qui nous a quittés ce 23 février.

Nous sommes réunis pour lui rendre un dernier hommage ainsi que pour témoigner de notre amitié à sa famille et ses proches aujourd'hui dans la peine.


Mr. LAURANT est né le 10 février 1924 et cet homme sérieux et discret a eu une vie bien remplie.

Nous voudrions vous retracer ce que fut son parcours professionnel et son engagement, au service de son pays et de sa commune.


Mr. LAURANT a été Président de la Section des Médaillés Militaires de LONGUYON, aujourd'hui dissoute suite à un manque d'effectifs.


En 1942, attristé par les événements en FRANCE, il s'engage dans le TRAIN au 32° Escadron, destination CASABLANCA pour 3 ans ; De là, il est envoyé en mission à TOULON en vue de percevoir des camions neufs. Au même moment la Flotte se saborde. Il est alors dirigé vers BOURG-en-BRESSE à la 7° Cie du Train. Là, il obtient une permission libérable.

Il quitte la zone libre et rejoint sa famille en zone occupée. Juste avant Noël, il est arrêté par les Feldgendarmes et envoyé en camp de jeunesse à AUDAINVILLE près de VERDUN où il confectionnera du charbon de bois.

En février 43, il s'échappe et se soustrait à ce travail, mais ils est de nouveau arrêté par les Feldgendarmes et envoyé en Allemagne au STO (Service de Travail Obligatoire) FRANKFURT, de 1943 à 1945, dans une usine de câbles anti-sous-marins.

En 1945, il subtilise un autobus et tente de revenir en France, mais il est arrêté à AIX LA CHAPELLE (en RFA), heureusement, par les services Américains cette fois.

Il est démobilisé à MAUBEUGE et revient chez lui en Avril 45.


En juin 46, il s'engage dans la Gendarmerie et effectue son stage à CHARENTON. Il est affecté à HORB (Force Françaises en Allemagne) à la 1ère Légion de Gendarmerie d'Intervention. Il part alors en Indochine en février 47, avec la 1ère Légion de GM sur le transport de troupes PASTEUR. Après 17 jours de mer, c'est le passage du Canal de Suez, la Mer Rouge, Port Saïd, il débarque à Cap St Jacques et remonte le Mékong pour arriver à SAÏGON puis CHOLON.

Il a la responsabilité de construire et tenir un poste dans la Plaine des Joncs afin de protéger des axes routiers et la zone RC1. Il est seul Gendarme avec 83 gardes cochinchinois et leurs familles, soit 300 personnes minimum : un vrai village à gérer !

Il est apte à tout, comme souvent chez les Gendarmes, et ses missions sont diverses et variées, comme certaines opérations effectuées avec la Légion Etrangère, où le facteur chance est important. Il y garde le souvenir douloureux de camarades ramenés sur des brancards de bambou sur 15 Km dans les rizières sous le feu des Viets.

De 47 à 49, Gendarme, mais avec un galon de « Chef Provisoire », il établit différents postes dans la Plaine des Joncs, avant de revenir en France à la Brigade de Recherches de St DIE (88), et se marier.

Puis ce sont les mutations, lot habituel du Gendarme en activité : Brigade de MOUSSEY, puis MONTMEDY, BAR-le-DUC puis 1969, et l'année de la retraite bien méritée.

Il a épousé Berthe, qu'il a eu la douleur de perdre en 2011. Ensemble, ils ont eu la joie d'avoir 3 enfants : Elisabeth, Evelyne, Eric, 6 petits enfants, et 4 arrière petits enfants.

 

A la retraite, il ne reste pas inactif, puisqu'il devient l'intendant gestionnaire des Cités Canadiennes à LONGUYON durant 15 ans. Il est élu au conseil municipal durant 12 ans et nommé adjoint.

 

J’aimerais signaler aussi que Robert, titulaire de la prestigieuse Médaille Militaire, avec reçu l'insigne honneur, en 2008, de se voir remettre le diplôme du port de cette médaille depuis plus de 50 ans, un fait suffisamment rare pour être mis à son honneur.

 

A ses enfant, petits enfants, et à toute sa famille, nous voudrions les assurer combien Robert LAURANT fut un homme courageux. Prenez exemple sur lui.


Robert, tu as déposé les armes et tu es parti pour rejoindre ton épouse. Les drapeaux des associations ici présentes te rendent l'hommage que tu mérites.

 

Je t'adresse le salut fraternel de tous les camarades du monde combattant et de la Gendarmerie.

Adieu Robert LAURANT, repose en paix.