Deuxième partie :

 

La traversée et les escales

 

 

Petit à petit la vie s’organise sur le bateau au cours de ce long et fastidieux voyage qui va durer presque un mois, exactement 28 jours, terriblement longs, dont les seuls attraits sont les escales. Après être passé au large de la Corse , nous arrivons en vue de PORT-SAID.

 

PORT-SAID : étant donné les événements de cette époque, personne n’est autorisé à débarquer. Après avoir embarquer un pilote, nous franchissons les 160 kms du Canal de Suez sans autorisation de monter sur le pont. C’est le moment choisi pour lancer le mouvements des « crânes tondus », certains se contentent d’une brosse mini, escomptant plus de fraîcheur en Mer Rouge. Le bar se trouve plus fréquenté car c’est le seul endroit où l’on peut boire glacé » et boire des alcools de choix. Les douches, dispensatrices également de fraîcheur,  sont ttrès recherchées, mais il faut respecter les horaires car l’eau douce pour la toilette, n’est distribuée que le matin et le soir. Par contre , pour se désaltérer, des fontaines sont ouvertes en permanence mais elles ne délivrent une eau plutôt tiède.

 

DJIBOUTI : notre bateau est ancré au large, des indigènes font la navette avec de vielles barques à moteur pour nous amener à terre. Là, nous pensons y mourir de soif, nous ne trouvons à boire que de la menthe à l’eau surchauffée et pratiquement imbuvable. Quant aux fumeurs, ils sont tombés sur une véritable mine à tabac. Le Somaliens tirent d’appréciables profits d’un marché noir de cigarettes alimenté par Aden.  Marché noir alimenté par certains initiés  achetant des centaines de cartouches de Camel , Raleigh, etc.. qu’ils vont revendre à SAIGON. Il s’agit principalement de camarades effectuant un deuxième séjour. Djibouti a aussi son activité ultra spéciale réservée au passage des militaires. Des indigènes contactent  les soldats dans la rue, les groupent à l’intérieur d’une maison et lorsque l’assistance est jugée assez nombreuse, le spectacle peut commencer. Au milieu du cercle,  on introduit une femme, celle-ci se dépouille  de ses vêtements  et, complètement nue, se livre à une danse du ventre effrénée en rétribution de laquelle on réclame quelques francs à chaque participant.

 

COLOMBO : après le Golf d’Aden, nous voici dans la mer d’Oman, nous approchons de l’Inde, plus exactement de l’Ile de Ceylan, ancienne colonie anglaise devenue un état indépendant en 1948. COLOMBO, capitale de l’île que nous n’avons guère le temps de visiter, notre sortie à terre se borne à nous rendre dans le quartier du « bazar » qui est le centre du commerce indigène.

Les étals des commerçants sont principalement réservés au thé de renommée mondiale, aux pierres précieuses et aux éléphants sculptés. Rare sont ceux qui n’ont pas rejoint le bord sans son petit éléphant en bois d’ébène ou en ivoire.

 

SINGAPOUR : le détroit de MALACCA vient d’être franchi, laMalaisie, nous allons la voir, peut-être la visiter. Tel est du moins notre espoir. Déception, notre navire n’est pas autorisé à entrer dans le port et à aborder le quai. C’est donc au large qu’il nous faut vivre les heures de cette escale. Massés sur le pont, nous admirons de loin le paysage, essayant d’en saisir les moindres détails……….

SINGAPOUR avec ses maisons blanches accrochées au flanc de la montagne rocheuse, sa verdure luxuriante, son ciel incomparablement bleu sous les rayons d’un soleil aveuglant.  Peu à peu, avec les premières étoiles, la ville nous apparaît, illuminée et scintillante, plus mystérieuse encore. Quelques instants plus tard le navire oscille, vire et nous emmène vers le but de notre voyage , l’INDOCHINE.

Emile GINEPRO